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Hautebrousse

par Annick Bary

HISTOIRE D’HAUTEBROUSSE ou ALTABRUCIA

On note la présence d’Haute Brousse sur les cartes anciennes, la première date de 1604, gravée par Pierre Mariette, puis celle de Christophe Tassin en 1634.

 

 

 

La Dordogne était la frontière naturelle entre l’Auvergne et le Limousin, et à cette époque Haute Brousse, comme Saint Privat était rattachée à L’Auvergne.
C’est seulement sur une carte datée de 1673 que cette partie de la Xaintrie rejoint le Limousin.

 

 

Situé sur l’ancienne route qui reliait Argentat à Mauriac,  Hautebrousse est indiqué sur les cartes de Cassini dont les relevés datent de 1773 et 1774, publiées en 1784. (carte 15 feuille 158)
La route traverse le village et fait une fourche à la Croix d’Hautebrousse, une branche se dirigeant vers Rilhac une autre vers Saint Julien pour rejoindre Mauriac. Sa situation géographique en fait le passage quasi obligé pour rejoindre Servières et Saint Privat. 

Le premier relevé cadastral datant de 1840 montre  le détail des parcelles et des bâtiments.

 



Cependant, l’histoire d’Haute Brousse commence bien avant son relevé sur les dites cartes.

HauteBrousse (Altabrucia) village très ancien sur la voie romaine de Brive à Mauriac domine du haut d’un mamelon de 586 mètres d’altitude.

Il y avait un château et une chapelle publique dont le clocheton sur la façade y balançait deux cloches. Un cimetière accostait cet oratoire rural. La chapelle Saint Pierre eut au 15ème siècle le titre de prieuré annexe du prieuré de Moustier-Ventadour, mais elle était servie par un chapelain qui y officiait le dimanche et les jours fériés.
Le village a comme toute la région souffert des passes d’armes entre catholiques et protestants et en 1574 on trouve trace d’un interrogatoire des habitants d’Hautebrousse se plaignant de la que Gilles de Bac du Fort de Merle avait sous la menace des armes, pris la dime et les revenus appartenant au prieur de Moustier-Ventadour.
Le château, dénommé Fort d’Haute Brousse,  par sa situation intermédiaire entre Servières au main des protestants et Malesse aux mains des catholiques, fut soupçonné de fournir aux protestants des asiles dangereux. Les catholiques le firent raser sur ordre donné en 1576 par le Gouverneur d’Auvergne. Une visite judiciaire en 1784 constata une tour en ruine appartenant à Monsieur Etienne de Meilhac.

Le château de Burg fut bâti après cette destruction. Il comportait un corps de logis du 18ème siècle toujours existant, avec accolé sur le pignon ouest et  lui donnant une forme de L un autre bâtiment. Cet autre bâtiment a été démoli au début du 20ème siècle et les pierres auraient servies à la construction de l’école.

Ce château jugé inconfortable fut abandonné et une autre grande maison bourgeoise a été bâtie au début du 19ème siècle. Elle est inscrite sur le plan cadastral de 1840. Elle a toujours été occupée par la famille de Meilhac jusqu’en 1870, date où elle fut vendue à Monsieur Adolphe Puex.

Est fait mention également, d’une fontaine de Saint Pierre.

Légendes :

Le rocher de Roland
Louis de Nussac rapporte une légende que lui a confié le Chanoine Breton.

Roland neveu de Charlemagne, aurait traversé le Limousin, passant par Egletons, Saint Martin la Méanne, Cautine, Haute-Brousse, le Gibanel, Argentat, Curemonte puis Roc Amadour, pour rejoindre son oncle Charlemagne, qui faisait la guerre en Espagne.

On voit, dit la légende, notre héros parcourir les pays, enjambant les montagnes, en laissant partout la trace de son pied. Une première trace est relevée à Saint Martin la Méanne, formant une cavité qui contiendrait cinq fois le pied d’un homme ordinaire, Le pas suivant est nommé le rocher du pied de Roland à Cautines, mais la pierre a été utilisée comme matériaux de construction pour une grange. Enfin, à Haute-brousse l’empreinte dans le roc est aussi profonde qu’à Saint Martin la Méanne. C’est sur cette hauteur que Roland aurait appuyé
l’extrémité d’une jambe pour porter l’autre à 35 kilomètres de distance, au Puy Tranchat.
« Ounte moun espada touinbara Rocamadour se noumara ». (où mon épée tombera, l’endroit se nommera Rocamadour).  Et c’est à Haute-Brousse que Roland aurait prononcé ces mots.
Pour mémoire la bataille de Roncevaux a eu lieu en 778.

Eusèbe Bombal attribuerait plutôt cette légende à Roulloun Chef normand,  qui a envahi le Limousin au 9ème siècle.

Les souterrains :


Une légende liée aux troubles vécus par les habitants, lors des guerres de religion, rapporte  qu’un  souterrain partant du château de Burg  aurait relié Haute Brousse aux Tours de Merle, et que les habitants s’y réfugiaient lors des attaques.

Mais Haute Brousse possède ce qui peut plutôt prendre le nom de galerie, conduisant à un puits,  vraisemblablement creusée au début du 19ème siècle, peut être lors de la construction du nouveau « château ».  galerie dont le but semblait  d’alimenter le nouveau bâtiment en eau.


Chapelle Saint Pierre


Elle daterait du 15ème siècle et aurait été à cette époque dépendante du prieuré de Moustier Ventadour.
Elle apparaît sur la Carte de La Haute et Basse Auvergne établie par le père Amable de Frétat, carte gravée en 1672. Elle apparaît également sur la carte du diocèse de Limoges établie par Monsieur Nolin.
D’après un mémoire daté du 1er Décembre 1722, établi par Etienne Clavière Del Peyrou, curé de Saint Privat, il est décrit :  dans l’étendue de la paroisse il existe une chapelle à Haute Brousse appelée Saint Pierre. Elle est desservie par un prêtre que le Prieur de Ventadour paye (cette chapelle étant rattachée à ce prieuré). Il y a messe tous les dimanches et fêtes. On y célèbre la Saint Pierre devant une assemblée nombreuse. Cependant la chapelle est en très mauvais état, sans pavé,  sans serrure sans vitres. Elle possède cependant 2 cloches.
Elle est entourée d’un cimetière où sont enterrés les habitants d’Haute Brousse et d’Escarrie.

Elle fut certainement remise en état, car  outre les cérémonies religieuses concernant les sépultures, quelques mariages y ont été célébrés au 18ème siècle (famille de Meilhac et Dubal).
Les deux cloches ont été réquisitionnées en 1793, la Nation ayant besoin de bronze.
Les informations manquent quand à son activité au 19ème siècle, mais au 20ème siècle, d’après des témoignages, l’Abbé Donadieu y célébrait deux messes, l’une au mois de Mai  pour l’anniversaire de Marie Antoinette Puex et l’autre aux Rogations (le mercredi de Pentecôte) suivie d’une procession jusqu’à la croix qui était alors fleurie.

 

Les Croix d’Haute-Brousse

  Le village possède deux  croix, une première croix de chemin en granite, datant du 12ème siècle,  jalonnant le tracé d’une ancienne voie romaine. Avec son croisillon malté, orné d’un Christ naïf, et son fût en obélisque, orné d’un bâton de pèlerin ou de commandeur.

La seconde croix, beaucoup plus récente est installée sur le couderc. Il s’agit d’un croisillon patté à trois bras, avec un Christ ébauché, monté sur un fût en obélisque. Il faut remarquer que le croisillon a été remonté à l’envers lors d’une restauration de la croix.

Cimetière.

Le cimetière,  est situé autour de la chapelle, (relevé sur le plan cadastral de 1840)
Les relevés des actes de sépultures faits entre 1700 et 1800 montrent que 136 personnes y ont été ensevelies. Il s’agit des habitants d’Haute Brousse ou d’Escarie, ou des voyageurs, marchants ou mendiants, décédés sur notre territoire.
Sont enterrés dans la Chapelle, à cette même époque 5 personnes de la famille de Meilhac.
Ce cimetière, vendu pendant la révolution, est devenu bien privé, et semble avoir été réservé à l’inhumation  des différents propriétaires De Meilhac, Puex, Laboureux.

Ecoles


Un des témoignages de l’importance du  village est la présence d’une école.
D’abord située dans une maison, appartenant vraisemblablement à la famille  de Meilhac,
l’école d’Hautebrousse reçoit en 1876  de la préfecture de la  Corrèze une subvention de 30 F.
pour achat de fournitures et matériel scolaire.
En 1911, l’ institutrice étaient Mademoiselle Marie Marguerite Vant devenue Madame Combe, en 1919.
Puis,  il a été décidé de construire une véritable école, qui a ouvert vers 1927.
En 1932, elle accueillait plus de 20 enfants du village, mais également du Vert, de Nadieu et de Cautines. Madame  Combe en était l’institutrice avant la dernière guerre et jusqu'en 1949. Madame Astor y fit une grande partie de sa carrière à partir de 1951.
Cette école a été construite avec les pierres provenant du bâtiment latéral du château de Burg. Cette école a fonctionné une petite quarantaine d’années. Elle a été fermée vers 1964.

Haute Brousse noeud de communication


En 1754 Mandrin et sa bande sévissait sur la route d’Argentat à l’Auvergne, la commune d’Argentat décida que les veilles de marché les consuls nommeraient un bourgeois et neuf artisans qui monteraient jusqu’à Hautebrousse pour accompagner toutes les marchandises jusqu’au marché, soit 3 heures de marche pour y accéder moins pour en revenir, la pente étant très forte.

En 1844, le Figaro, journal national, relate un accident d’autobus entre Maisonneuve et Haute Brousse, ayant fait plusieurs blessés.

Relais de poste


En 1802, l’administration générale des postes confirme  dans son annuaire Haute Brousse comme relais de poste. En 1880, le conseil général décide que « la section d’Haute Brousse, qui n’était desservie que le lendemain de l’arrivée du courrier de Paris, recevrait désormais ses correspondances le jour même vers 5 heures du soir du 1er Avril au 30 Septembre »

Foires


Par sa situation à mi-chemin de la vallée de la Dordogne et de l’Auvergne, Haute Brousse  était un endroit naturel pour l’implantation de foires.
En 1770, Jean Joseph Expilly dans son Dictionnaire géographique et historique de la Gaule,
dans son chapitre sur les foires de la généralité de Limoges, indique qu’à Haute Brousse se tiennent les 7 janvier, le 1er Juillet, le mercredi après Pâques, le 16 Août, des foires pour bestiaux, cochons et bêtes à laine.
La bataille des foires.
En 1871, le Conseil général accepte la création d’une foire à Saint Privat le 15 septembre, mais refuse le transfert des deux foires d’Haute Brousse le mercredi après Pâques  et  le 21 Juillet.
Il faut attendre le 21 Février 1878, pour que le Conseil général acte le transfert de la Foire du 21 Juillet vers Saint Privat, (après une large consultation des communes avoisinantes et des habitants.)
Au début du 20ème siècle, demeurait encore la foire aux oignons le 16 Aout.


Le Chemin de Fer Paris Orléans Corrèze (POC)

Cette ligne de chemin de fer dont on retrouve les traces  à Argentat devait être prolongée jusqu’à Salers. Un premier tracé qui devait relié Argentat à Aurillac a été abandonné, pour des raisons de coût et de difficulté de réalisation. Aussi, un projet de loi a été déposé le 26/2/1912, modifiant le tracé, qui devait relié  Argentat , par Hautefage, puis le village du Vert, passé par Haute Brousse, une station au hameau de Lacroix de Servières, puis Saint Privat, Ally et rejoindre une ligne existante entre Salers, et Aurillac.
Hélas,  ce projet a été abandonné avant toute réalisation.

Les habitants du village à travers les siècles :

D’après un relevé des actes de baptêmes, mariage et sépultures mis à disposition par les archives départementales, on constate :Entre 1640 et 1699 :

Les familles Aymar, Bissière, Bourbouze, Bouyge, Dubal, Duverg, Esturgie, Meilhac
ont donné naissance à 68 enfants.
Les métiers : cordonnier, menuisier, laboureur, métayer, maréchal (aujourd’hui maréchal ferrant)

Entre 1720 et 1749 :

Des nouvelles familles s’installent Beix, Chambrot, Chantarel,  Hourtoule, Magnes et Terrade.
32 enfants naissent
les métiers : employé, laboureur, métayer

Entre 1750 et 1774 :

On constate 13 mariages, encore de nouvelles familles Brajou, Garrelou, La Chassagne, Minigal, Peyrou. 66 enfants naissent dans cette période.
Les métiers : maréchal, métayer, laboureur, mendiant, servante, notaire royal, marchand voiturier, marchand cabaretier, cordonnier, menuisier

Entre 1775 et 1792 :

12 mariages, les familles Blancher, Cazal, Combe, Nogier, Reboisson, et 55 enfants.
Les métiers : métayer, marchand, laboureur, domestique, maitre cordonnier

On peut en déduire qu’il y avait au moins 2 propriétés importantes (de Meilhac et Dubal) qui étaient confiés à des métayers . Les habitants du village d’Escarrie participaient à la vie d’Hautebrousse (parrains, marraines, témoins de mariages, enterrement des habitants d’Escarrie dans le cimetière d’Haute-Brousse)


Monument aux morts virtuel d’Haute Brousse  Guerre de 1914/1918


Mobilisation générale le 2/8/1914
*  Capitaine Emile Louis Peyrouny (époux de Mademoiselle Albertine Puex) cité à l’ordre de l’armée le 13/9/1914, décédé le 8/9/1914
* Auguste Gendry mobilisé le 17/12/1914 décédé le 29/9/1915
* Joseph Aubrerie, mobilisé le 22/2/1915 porté disparu le 18/4/1916
* Antoine Combe, cité à l’ordre de la 2ème brigade des chasseurs à pied décédé le 9/9/1916
* Louis Rieux, mobilisé le 17/12/1914, décédé le 26/8/1917
* Joseph Parsoire, mobilisé le 1/12/1914, décédé le 11/6/1918 suite à un bombardement d’obus asphyxiants
* Jean Léon Joseph Martinigol, incorporé le 5/4/1915, décédé le 24/10/1918


Ce document est loin de représenter toute l’histoire de notre village. Il est souhaitable de le compléter. Il est donc fait appel  à toutes les connaissances et archives pour nous permettre de le faire avancer.

Sources :


Merci à Henri Pigeyre, jean Francis Combe, Jean Laval,  Yvonne Nougein pour leurs précieuses informations.
Ce document a été établi grâce aux éléments disponibles des archives départementales de la Corrèze, de Gallica.
Les ouvrages suivants ont  également été des sources importantes :
Histoire des Guerre de religions en Auvergne Imbertis, 
Jean Joseph Expilly dans son Dictionnaire géographique et historique de la Gaule, dans son chapitre sur les foires de la généralité de Limoges,
Le Dictionnaire historique et archéologique des paroisses du diocèse de Tulle (publication entre 1894 et 1910) J B Poulbrière,
Mr Eusèbe Bombal, 
Mr de Saint Bonnet
Saint Privat Abbé Jules Mons
Croix de Corrèze de Monsieur Jacques Beaudoin
Saint Privat et la Xaintrie Blanche  Pierre Maratuel (publication 2013) Edition de l’Esperluette

Annick Bary